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Photo de couverture une semaine avec Amal Chouitem, la vie dans un IME

Une semaine avec : Amal Chouitem, la vie à l’IME Marie-Auxiliatrice

Mardi 2 mars 2021

Introduction :

Vivre et devenir vous invite à passer une semaine avec un professionnel pour partager son quotidien et celui de son établissement dans une série de trois articles.

Bonjour Amal Chouitem, vous êtes directrice de l’institut médico-éducatif Marie-Auxiliatrice (Draveil, Essonne), c’est un établissement qui accompagne 120 enfants en situation de handicap sévère.

Votre équipe se compose de 200 personnes qui se mobilisent pour les accompagner et leur apporter un parcours de soins de qualité ; vous développez entre autres leur autonomie, vous tentez d’améliorer leurs capacités physiques et psychiques, avec un programme d’accompagnement personnalisé, co-construit avec les parents, ce qui comprend l’internat, l’accueil séquentiel et l’externat.

Il faut noter que l’établissement est ouvert tous les jours de l’année, avec des programmes spéciaux, en août.

Les équipes ont mis en place des commissions « culture » ou « sports et bien-être », vous avez été lauréate pour le projet « promotion de la démocratie sanitaire en établissement médico-social » et vous développez le projet sur la pratique de l’éducation thérapeutique du patient.

 

 

1. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un IME et de qui il dépend svp ?

 

Amal Chouitem : Un IME est un Institut Médico Educatif qui accueille des enfants ou adolescents en situation de handicap atteints de déficience intellectuelle avec ou sans troubles associés.

Composé d’une équipe pluridisciplinaire, ces établissements accompagnent le projet de vie personnalisé des enfants ou adolescents en assurant les soins et le suivi éducatif.
Ce sont des établissements, qui relèvent du secteur médico-éducatif, le plus souvent à gestion associative, financés par les agences régionales de santé (ARS) .

 

2. A l’IME de Draveil, aux Champrosay, vous ne recevez que des enfants : qui
sont-ils et de quels handicaps ou fragilités parle-t-on svp ?

 

Amal Chouitem : L’IME Marie-Auxiliatrice accueille 120 enfants de la naissance à 20 ans en situation de fragilité présentant une déficience intellectuelle associée ou non à des troubles physiques (polyhandicap) ou psychiques (TSA <Troubles du Spectre de l’Autisme> /anciennement connus sous TED <Troubles Envahissants du Développement> ou maladies rares) dont 30 enfants sont accueillis en externat et 90 enfants en internat.

Cet établissement, qui compte plus de 200 salariés, s’attache à adapter l’offre pour répondre aux besoins et aux attentes des enfants et adolescents accueillis ainsi qu’à leur famille, en mettant en œuvre un projet d’établissement, en cohérence avec les orientations stratégiques de l’Association Vivre et Devenir Villepinte-Saint Michel, l’association qui gère notre IME.

Infographie de l'IME Marie-Auxiliatrice en chiffres en 2021

 

3. Enfants et adultes ne sont jamais mélangés : pourquoi ?

 

Amal Chouitem : Depuis 2020, notre agrément a évolué pour nous permettre d’accueillir des enfants et de jeunes âgés de 0 à 20 ans. 

Au sein de notre établissement, le jeune le plus âgé a 18 ans, et 13% des enfants ont plus de 15 ans. Cette évolution de notre population nous a amené à revoir la répartition des unités et à créer le service des petits (de 0 à 10 ans), des moyens (de 10 ans à 15 ans) et des grands (15 ans à 20 ans).

L’objectif étant de proposer pour chaque tranche d’âge le projet de vie et d’apprentissage adapté aux besoins des enfants  et des jeunes en respectant leur évolution physique.

Cela n‘empêche pas de créer des moments d’échange en journée entre tous les enfants peu importe leur âge, durant des moments festifs (fête de Noël, fête de l’été, course solidaire Auxilium…)

 

 

4. Est-ce plus difficile de gérer des enfants que des adultes handicapés ?

 

Amal Chouitem : La notion de difficulté n’est pas liée à l’âge mais plutôt au profil de l’enfant ou l’adulte accueilli.
Les enfants ou adultes polyhandicapés nécessiteront des soins médicaux et des gestes techniques, pour ceux atteints de troubles du comportement (TSA, TED), la prise en charge sera plus liée à des méthodes comportementalistes.
De plus, les enjeux et objectifs de la prise en charge sont différents chez les enfants et les adultes.

Pour les enfants, l’enjeu sera de les accompagner dans leur autonomie et leur apprentissage pour une préprofessionnalisation ou pour les préparer à la vie d’adulte.

Pour l’adulte, les objectifs seront d’entretenir les acquis et renforcer leur inclusion dans la vie ordinaire selon les capacités de chacun.

 

5. Si vous deviez changer, pour un établissement recevant des adultes, devriez-vous suivre une formation spécifique ?

 

Amal Chouitem : Notre plan de développement de compétences prévoit des formations spécifiques pour accompagner les enfants qui deviennent adultes tels que les gestions de crise de troubles du comportement, la sexualité, la préparation à la préprofessionnalisation, la prévention des troubles musculosquelletiques (TMS)… Nous nous inscrivons dans les formations qui nous permettent d’accompagner les enfants qui grandissent.

 

6. Donc votre équipe est formée spécifiquement pour ces enfants : quels profils de professionnels avez-vous dans l’équipe ?

 

Amal Chouitem : Nous avons une équipe pluridisciplinaire qui relève :

– de l’éducatif (éducateurs, moniteurs éducateurs, accompagnant éducatif et social, coordinateurs) qui accompagne les enfants dans leur projet de vie

– des soins (équipe médicale et paramédicale) avec un plateau technique important

– du pôle socio-éducatif (éducateurs sportifs, instituteurs, superviseur en éducation structurée) pour assurer l’accompagnement pédagogique des enfants

– de l’administratif (assistante sociale, référente qualité, référente RH…)

– direction avec cadres intermédiaires (chefs de service)

 

7. J’ai lu que vous aviez mis en place des Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA) : pouvez-vous nous expliquer cela svp ?

 

Amal Chouitem : Le projet personnalisé d’accompagnement est un outil d’accompagnement individualisé de l’enfant qui permet de définir ses acquis, ses objectifs d’apprentissage et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre.

Ce projet comporte plusieurs volets comme la vie quotidienne,
la qualité de vie, la communication, le comportement et le projet éducatif de l’enfant accompagné. Il doit être revu chaque année.

L’individualisation de l’accueil et de l’accompagnement sont reconnus comme l’un des droits fondamentaux des personnes accompagnées par des services ou établissements sociaux et médicosociaux. Au sein de l’IME ce projet est établi en co-construction avec les parents afin de les impliquer pleinement dans la vie de leur enfant au sein de l’établissement.

Cette démarche innovante de démocratie sanitaire a été lancée en 2017 et a reçu le label « Droits des usagers de la santé » par l’Agence Régionale de Santé et a été primée aux Trophées de l’innovation de la FEHAP.

 

8. À quel âge les enfants quittent-ils votre IME ? Quel est le suivi des enfants après leur départ ?

 

Amal Chouitem : Après les avoir accompagnés dans leur apprentissage et leur autonomie, les enfants quittent au plus tard l’établissement à 20 ans pour aller vers un établissement qui accueille des adultes tels que des Maisons d’Accueils Spécialisés (MAS) ou des foyers de vie en essayant de
renforcer leur inclusion dans la vie ordinaire.

Définition
Les Instituts Médico-Educatifs (IME) ont pour mission d’accueillir des enfants et adolescents handicapés atteints de déficience intellectuelle quel que soit le degré de leur déficience.
L’objectif des IME est de dispenser une éducation et un enseignement spécialisés prenant en compte les aspects psychologiques et psychopathologiques et recourant à des techniques de rééducation.
Les Instituts Médico-Educatifs regroupent ce que l’on désignait auparavant et de façon distincte les « Instituts Médico-Pédagogiques » (IMP) et « Instituts Médico-Professionnels »(IMPro).
Par ailleurs, les Instituts Médico-Educatifs (IME) sont spécialisés selon le degré et le type de handicap pris en charge. En effet, la déficience intellectuelle peut s’accompagner de différents troubles, tels que des troubles de la personnalité, des troubles moteurs et sensoriels, des troubles graves de la communication…
Les IME sont financés par l’Assurance Maladie en tenant compte du prix de journée et suite à un agrément de l’ARS (Agence Régionale de Santé), dans le cadre de la loi du 2 janvier 2002.
Les IME sont régis par l’annexe XXIV au décret n° 89-798 du 27 octobre 1989.

 

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