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Les administrateurs et directeurs de Vivre et devenir mobilisés sur la santé mentale

Vendredi 24 janvier 2025

Le 16 janvier, l’association Vivre et devenir a organisé à Paris le séminaire des administrateurs et des directeurs rassemblant plus de soixante-dix participants. Cette année, la thématique de la journée était centrée sur « La santé mentale ».

« Le sujet de la santé mentale est apparu comme une évidence. Choisie comme grande cause nationale 2025, c’est aussi un enjeu fondamental pour l’ensemble des personnes que nous accompagnons, et pas uniquement celles en situation de handicap psychique. La santé mentale touche chacun d’entre nous, qu’on soit dans une situation de fragilité ou non. » a affirmé Marie Sophie Desaulle, présidente de l’association.

Pour débuter la journée, Jean-Philippe Cavroy, délégué général de la Fédération Santé Mentale France et Anne Lochet, paire-aidante, on fait un tour d’horizon sur la thématique de la santé mentale. Cette introduction a permis de poser les bases du sujet et de mettre en lumière le rôle essentiel des pairs-aidants dans l’accompagnement des personnes vivant avec des troubles psychiques.

“Selon l’Organisation mondiale de la santé , la santé mentale est un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de pouvoir apporter une contribution à la communauté. « , a définit Jean-Philippe Cavroy.

Anne Lochet a expliqué la notion du rétablissement et l’aide qui peut apporter la pair-aidance dans ce processus:   “La pair-aidance permet de se faire aider par quelqu’un qui a lui aussi vécu des troubles psychiques, mais aussi les conséquences sociales et économiques que les troubles psychiques peuvent générer. Elle nous rappelle que, même lorsque l’on va bien, nous avons tous des fragilités. Il est donc important de prendre soin de soi, car la santé mentale n’est pas toujours acquise.”

 

Des nouveaux horizons pour l’accompagnement  

 

La première table ronde de la journée a évoqué la thématique « Accompagner le handicap psychique en milieu ordinaire« . Les échanges ont mis en lumière des exemples concrets pour créer une société plus inclusive pour les personnes vivant avec un handicap psychique. L’habitat inclusif a été présenté par Céline Baira, directrice adjointe de CAP Intégration Marne (Reims), comme une solution ayant fait ses preuves, permettant aux personnes concernées de vivre de manière autonome tout en bénéficiant d’un soutien adapté. « Ce dispositif m’accompagne au quotidien et m’aide à mieux socialiser, à échanger plus facilement avec les autres et à renforcer ma confiance en moi. »  a raconté Richard, locataire d’une maison partagée à Epernay. 

Marie Delaroque, directrice du Dispositif habitat Côté cours (Le Havre, Seine-Maritime), a souligné l’importance des services d’aide à domicile dans les dispositifs d’habitat inclusif : “Ces services sont souvent sous-estimés et perçus comme un simple service d’aide-ménagère, mais on oublie qu’il s’agit d’un outil de réhabilitation psychosociale qui favorise le maintien à domicile, apporte un soutien de proximité et crée des liens de confiance. 

Enfin, l’unité mobile de réhabilitation psychosociale rattachée au site Saint Paul de Mausole a illustré une approche innovante pour accompagner les personnes sortant d’hospitalisation psychiatrique dans leur parcours de rétablissement.  « L’unité mobile m’aide au quotidien à maintenir un rythme de vie et à renforcer ma confiance en moi. Je tiens à remercier tous ces dispositifs qui offrent un soutien. Grâce à cet accompagnement, j’ai appris à m’accepter avec mes différences, mais aussi avec mes richesses » a témoigné Cynthia, patiente de l’unité mobile. 

 

 

Créer un environnement de travail propice au bien-être  

 

La deuxième table ronde « Santé mentale et travail » a mis l’accent sur une question cruciale : comment favoriser la santé mentale et le bien-être des collaborateurs ?  Chantal Massip, contrôleur de sécurité de la Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France a abordé l’action de l’Assurance Maladie, qui s’engage activement dans des démarches de prévention et d’accompagnement :“S’il y a une chose à retenir en matière de prévention de la santé mentale, c’est qu’il est essentiel d’oser en parler pour pouvoir démystifier ce sujet et créer un environnement de soutien” 

Marine Taverne, responsable développement RH de Vivre et devenir et Nelly Thouement, responsable RH pour le Pôle handicap moteur de l’association, ont exposé le programme de prévention des risques psychosociaux de Vivre et devenir, réalisé en collaboration avec la CRAMIF, pour illustrer les mesures concrètes prises au sein de l’association pour soutenir les équipes.  

Enfin, Nathalie Ponzevera, directrice Services de Santé au Travail de la RATP, a présenté les actions déployées pour améliorer la qualité de vie et les conditions de travail au sein de son entreprise : « Tous ces dispositifs mis en place ne doivent pas être vus comme une dépense, mais comme un investissement. Ces actions permettent de retrouver un collectif de travail qui évolue dans un milieu sécurisant, où chacun peut trouver du sens à ce qu’il fait. »  

 

 

Sensibiliser et accompagner  

La dernière table ronde de la journée a exploré les enjeux de la sensibilisation à la santé mentale, en mettant en avant des initiatives pédagogiques et innovantes. Nathalie Paillette, infirmière en psychiatrie et formatrice au Dispositif habitat Côté cours a expliqué la formation aux premiers secours en santé mentale, soulignant son rôle essentiel dans la détection des signes de détresse et l’accompagnement des personnes en difficulté. 

Aude Caria, directrice de Psycom, a présenté les missions de cet organisme public : “Psycom développe des outils pédagogiques pour sensibiliser le public et leur permettre de mieux comprendre ce qu’est la santé mentale. Ce travail est essentiel pour lutter contre la forte stigmatisation et pour surmonter la peur d’en parler, qui est ancrée dans les imaginaires collectifs en raison d’un manque d’éducation. »    

Enfin, Olivia Gross, titulaire de la Chaire de recherche à l’Université Sorbonne Paris Nord, a mis en avant la licence « Médiateurs de santé-pairs » et l’impact positif de la pair-aidance, en formant des personnes ayant elles-mêmes vécu des troubles psychiques à accompagner d’autres individus dans leur parcours de rétablissement. “L’objectif de cette formation est d’accompagner les pairs dans une démarche réflexive. Leur rôle est essentiel dans l’amélioration de la qualité des soins et des accompagnements, car leur vécu et leur expertise apportent une richesse unique. Je suis convaincue que la pair-aidance, qu’elle soit formelle ou informelle, doit être encouragée et soutenue.”  

 

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