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Vivre et devenir met à l’honneur l’innovation et la collaboration lors de la 5ème édition de la Journée Inspir’Actions
Jeudi 23 octobre 2025
Le 15 octobre 2025, l’Association Vivre et devenir a réuni à Paris plus d’une centaine de collaborateurs venus de ses différents établissements à l’occasion de la cinquième édition de la Journée Inspir’Actions. Cet évènement annuel vise à valoriser les projets les plus novateurs et à encourager l’émergence d’initiatives porteuses, notamment dans la perspective du prochain appel à projets Inspir’Actions.
François Laly, vice-président de l’association et président de la commission des pratiques innovantes, a donné le ton de cette édition en saluant l’implication et la créativité des équipes. « Les initiatives présentées aujourd’hui rappellent qu’à tous les niveaux, il est possible d’expérimenter et de faire évoluer nos pratiques au service des personnes que nous accompagnons. Ces actions invitent chacun à s’en inspirer et à nourrir la dynamique collective ».
La journée s’est articulée autour de tables rondes et de conférences, ponctuées d’échanges et de témoignages.
Briser les frontières de l’impossible : les initiatives de dépassement
Lors de la première table ronde, animée par Adeline Cousty, quatre initiatives ont été valorisées autour du thème « Dépasser ses limites ». Elles montrent combien relever des défis permet aux personnes accompagnées comme aux professionnels d’acquérir de nouvelles compétences, de gagner en confiance et d’avancer collectivement.
Le courage des jeunes de l’IME et du SESSAD de Soubiran au sommet de l’Aiguillette des Houches
Logan Michel, psychomotricienne du Pôle Autisme 93, a présenté une initiative qui incarne le dépassement de soi : l’ascension de l’Aiguillette des Houches, un sommet de 2 300 mètres en Haute-Savoie. Quatre jeunes en situation de troubles du spectre de l’autisme (TSA), accompagnés par l’Institut Médico-Éducatif (IME) ou le Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD) de Soubiran (Seine-Saint-Denis, 93), ont relevé ce défi aux côtés de quatre jeunes en réinsertion sociale de l’Association Appart, soutenus par une équipe de cinq professionnels et deux guides. « Au-delà du sommet, c’étaient leurs propres limites qu’ils ont appris à dépasser », a souligné Logan Michel.
Pendant cinq jours, du 17 au 21 juin 2024, les jeunes ont vécu des situations inédites qui ont mis à l’épreuve leur autonomie, leur adaptabilité et leur persévérance.
Rénover pour se révéler : un chantier solidaire pour les jeunes du Foyer Sainte-Chrétienne
La deuxième initiative mise en avant lors de la table ronde matinale portait sur un chantier solidaire mené par le Foyer Sainte-Chrétienne d’Epernay (Marne, 51), qui visait à allier engagement citoyen et découverte du monde professionnel pour des jeunes accompagnés par la protection de l’enfance. Hélène Belcastro, participante, et Mélanie Vasconcelos, éducatrice spécialisée, ont présenté ce projet qui a permis à sept adolescents de 14 à 17 ans de rénover les vestiaires du club de rugby Paul Chandon, encadrés par des artisans peintres et des professionnels du foyer.
« Cette expérience m’a permis de prendre conscience de mes capacités et de l’importance du travail en équipe. Je suis très fière de ce que j’ai accompli », témoigne Hélène Belcastro.
Partage Ton Handicap : la solidarité sans frontière du Dispositif Habitat Côté cours
La table ronde s’est poursuivie avec la présentation du programme solidaire « Partage ton Handicap », porté par le Dispositif Habitat Côté cours du Havre (Seine-Maritime, 76). Présentée par Léa Briolet, cheffe de service, et Marie-Séraphine Terrien, cadre de santé, cette initiative de coopération internationale relie des personnes accompagnées en France à la cellule de Grand Dakar de l’Association des handicapés moteurs du Sénégal. L’objectif : favoriser la réhabilitation psychosociale, développer l’entraide et renforcer l’estime de soi à travers des échanges concrets et solidaires.
Après une année de mobilisation, une délégation composée de cinq personnes accompagnées et de professionnels s’est rendue au Sénégal début 2025. Ce séjour a profondément marqué les participants. Selon Marie-Séraphine Terrien, « certains allaient tellement mieux qu’ils ont pu envisager de réduire leur traitement ».
Prendre la parole : la technologie au service de la communication au Foyer André Lestang
La quatrième initiative de la table ronde mettait en lumière la façon dont la technologie peut repousser les limites du handicap. Porté par le Pôle handicap moteur de Vivre et devenir, le projet « Prendre la parole » associe la Résidence André Lestang (Landes, 40), le FabLab L’Etablie de Soustons et l’école d’ingénieurs Estia. Présenté par Cédric Ponce, chef de service, et Clémence Mainpin, directrice et manager du FabLab L’Etablie, il vise à permettre à des personnes ayant un handicap moteur et des difficultés d’élocution de communiquer autrement : grâce à un dispositif utilisant l’intelligence artificielle pour traduire gestes et émotions en langage compréhensible.
Expérimenté avec trois résidents volontaires, ce projet incarne à la fois innovation, inclusion et dépassement de soi. « L’enjeu est de créer un outil sur mesure qui redonne la parole à ceux qui en sont privés », explique Cédric Ponce. Ouvert et collaboratif, le dispositif est développé en open source, afin de permettre à chacun de s’en emparer et de l’enrichir.
Le Fundraising pour accompagner les projets innovants
La matinée s’est achevée par une présentation sur le mécénat animée par Constance Thomasset, responsable Fundraising de Vivre et devenir, aux côtés de Hermance Gilloire, Chargée de mission RSE de la Maison Bollinger, de Marlène Jérôme-Moroy, Directrice du foyer Sainte-Chrétienne et de Sébastien Leylavergne Chef de service du Foyer Sainte-Chrétienne.
L’échange a mis en avant la dimension humaine et territoriale du mécénat, illustrée par le partenariat durable entre la Maison Bollinger et le Foyer Sainte-Chrétienne, associant engagement financier et accompagnement bénévole des enfants. « Ce partenariat permet à nos jeunes d’être vus autrement, non plus à travers leurs difficultés, mais à travers leurs compétences. C’est une chance immense de pouvoir compter sur un tel engagement », affirme Marlène Jérôme-Moroy.
Comprendre l’invisible : enjeux des handicaps méconnus
Pour cette deuxième intervention, Marine Taverne a accueilli Morgane Pauron, du média La Petite Mu, qui a présenté les enjeux des handicaps invisibles. A travers des témoignages et interviews de personnes concernées, le média cherche à sensibiliser le grand public et les entreprises, tout en offrant un repère à ceux qui découvrent leur handicap et souhaitent mieux comprendre leurs besoins. Morgane Pauron a présenté cette action en s’appuyant sur divers supports, notamment une bande dessinée ludique et accessible.
« L’objectif n’est pas que le handicap définisse les personnes, mais que des aménagements adaptés facilitent leur quotidien », souligne Morgane Pauron.
Mieux collaborer pour mieux agir : trois initiatives à retenir
La deuxième table ronde de la journée , présentée par Marine Taverne, était consacrée au thème « Mieux travailler ensemble ». Trois initiatives ont été mises en lumière, illustrant chacune à leur manière comment la collaboration, la complémentarité et le partage entre professionnels et partenaires peuvent renforcer l’efficacité, la cohésion et le bien-être au sein des établissements.
Service civique : un levier pour la collaboration et l’apprentissage à l’IME Le Tremplin
La table ronde a commencé par mettre en avant le partenariat entre Vivre et devenir et Unis-Cité, qui permet depuis deux ans d’accueillir des volontaires en service civique au sein de deux établissements de l’association. Laeticia Ganaye, responsable de projets et partenariats chez Unis-Cité, et Isabelle Frémiot Belal, éducatrice spécialisée à l’IME Le Tremplin (Seine-et-Marne, 77), sont venues témoigner des bénéfices de cette collaboration.
Cette initiative illustre la thématique du « Mieux travailler ensemble », en favorisant l’échange et la complémentarité entre professionnels et volontaires. Sans se substituer aux équipes éducatives, les jeunes en service civique apportent un regard neuf et un soutien précieux, tout en vivant une expérience formatrice et valorisante. Comme le souligne une volontaire : « cette mission constitue une véritable opportunité d’épanouissement personnel et de confirmation d’orientation professionnelle ».
PACTE : la clé d’un travail d’équipe efficace et bienveillant à Sainte-Marie
La table ronde s’est ensuite poursuivie avec la présentation de la démarche PACTE (Programme d’Amélioration Continue du Travail en Equipe), menée au sein de l’établissement Sainte-Marie (Villepinte, 93) et récompensée par l’ARS par un trophée. Initié par la Haute Autorité de Santé, ce programme vise à renforcer la collaboration et la communication au sein des équipes soignantes. Pour en témoigner, Marine Taverne a accueilli Laurie Meigneux, Yusuf Altinisik, infirmiers, ainsi que Walid Bouzaki, cadre de santé.
Les intervenants ont souligné que la mise en place de temps de briefing et de débriefing a permis d’optimiser l’organisation quotidienne et de renforcer la cohésion d’équipe. Cette dynamique collective a conduit à une amélioration tangible de la qualité des soins.
La QVCT au service des équipes
La table ronde s’est conclue avec la présentation de l’équipe mobile QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), initiée par le Pôle handicap moteur, soutenue par l’ARS Nouvelle-Aquitaine (via un Appel à Manifestation d’Intérêt). Cette équipe mobile pluridisciplinaire était représentée par deux professionnelles du Foyer André Lestang : Audrey Abadie, aide-soignante et Véronique Abel, animatrice, qui ont témoigné de son impact concret sur le quotidien des équipes. L’objectif de cette démarche est d’améliorer le bien-être physique, mental et social des professionnels, et ce tout au long de l’année.
« Les retours sont très positifs, affirme Audrey Abadie. La démarche contribue, en effet, à un mieux-être des équipes et à la valorisation des métiers du médico-social, tout en bénéficiant directement aux personnes accompagnées, parce que prendre soin de soi revient à mieux prendre soin des autres ».
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