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L’auto-palpation : un geste simple qui peut sauver des vies
Le 16 octobre 2025, l’hôpital Sainte-Marie a organisé une journée spéciale de sensibilisation au cancer du sein, dans le cadre d’Octobre Rose. L’ambiance était conviviale : décorations, badges roses, échanges entre collègues… L’objectif était simple mais essentiel, parler de prévention et rappeler l’importance d’un geste souvent oublié : l’auto-palpation.
Un geste simple, une habitude vitale
« C’est très important. Il faut que toutes les femmes le fassent régulièrement, devant un miroir, et consulter au moindre doute », insiste Matondo, secrétaire médicale depuis dix neuf ans à Sainte-Marie.
Elle-même pratique l’auto-palpation deux fois par semaine. Pour elle, c’est un moyen concret de prendre soin de soi et de prévenir le pire : « Ça permet de repérer de petits kystes ou des anomalies avant qu’il ne soit trop tard. »
Sa collègue Sandrine, également secrétaire médicale, partage la même conviction, mais son témoignage est encore plus poignant :
« J’ai été opérée d’un sein grâce à l’auto-palpation. C’est en le faisant que j’ai découvert quelque chose d’anormal. Si je ne l’avais pas fait, je n’aurais peut-être pas consulté à temps. »
Pour beaucoup, le frein principal reste la méconnaissance.
« Certaines femmes ne savent tout simplement pas comment procéder », explique Matondo. « Et puis il y a la pudeur. Même vis-à-vis de soi-même ou du médecin », ajoute Sandrine.
D’autres évoquent un manque d’habitude ou le sentiment que « cela ne les concerne pas encore ». Pourtant, le cancer du sein peut toucher toutes les femmes, quelque soit l’âge.
Octobre Rose : utile, mais pas suffisant

Tous s’accordent à dire qu’Octobre Rose joue un rôle clé.
« Ça mobilise le pays, ça fait parler, ça pousse à se renseigner », souligne Sandrine.
Mais pour elle comme pour les autres, la prévention devrait durer toute l’année : « Ce n’est pas qu’une fois par an qu’il faut en parler. Le cancer du sein, c’est tous les jours. »
Même Didier, 46 ans, technicien de maintenance, reconnaît l’importance du sujet : « On pense que c’est une histoire de femmes, mais les hommes aussi peuvent être touchés. On parle beaucoup de la prostate, pas assez du sein chez les hommes. »
Une nouvelle génération sensibilisée
Du côté des jeunes soignantes, la prise de conscience est bien réelle.
Julia, 22 ans, infirmière, avoue ne pas encore pratiquer l’auto-palpation :
« Ce n’est pas un manque d’information, c’est juste que je n’en ai pas ressenti le besoin. »
À l’inverse, Wilda, 26 ans, le fait régulièrement :
« J’ai un adénofibrome, alors je surveille. Mais je pense qu’il faut surtout diffuser l’information entre nous. Quand ça vient de personnes proches, c’est plus facile à entendre. »
Toutes deux reconnaissent que les campagnes d’affichage et les discussions autour d’Octobre Rose ont un vrai impact :
« C’est ce qui m’a poussée à m’y intéresser sérieusement », confie Julia.
Se connaître, c’est se protéger

« Dépistez-vous, n’ayez pas honte, n’ayez pas peur. Votre corps vous appartient. Parlez-en autour de vous, pour vos mères, vos sœurs, vos filles, vos amies. Il n’y a pas de tabou. » conclus Matondo et Sandrine.
L’auto-palpation ne demande ni matériel, ni rendez-vous médical. Elle demande juste un peu de temps, de régularité et surtout le courage de se connaître soi-même. Parce qu’un geste de quelques minutes peut parfois sauver une vie.