Actualités
Urban’klusion : allier l’art, chez soi et santé mentale
Le 12 novembre, le Dispositif habitat Côté cours a inauguré Urban’klusion : une résidence accueil de 21 places, en plein centre-ville du Havre (Seine-Maritime). Ouverte depuis mai dernier, elle propose, sur 4 étages, 16 chambres individuelles, 5 appartements studio et des espaces communs pour des personnes ayant un handicap psychique.
« Ce projet est né d’une conviction partagée, celle que le logement peut être un véritable levier de reconstruction, d’autonomie et de citoyenneté. », a déclaré Marie Delaroque, directrice du Dispositif habitat Côté cours et directrice régionale Normandie de Vivre et devenir.
Offrir un chez soi à des jeunes avec des troubles psychiques

L’une des particularités d’Urban’klusion est de réserver une part de ses chambres et studios aux jeunes de 18-25 ans. La résidence s’inscrit en complémentarité avec l’expérimentation SAMSAH (Service d’accompagnement médico-social adulte handicapé) Psy Transition soutenue par le département et par l’agence régionale de santé. Cette expérimentation vise à créer des places de SAMSAH spécialisées pour ces jeunes sortant de l’ASE, afin d’éviter les ruptures de parcours, les situations d’errance ou de rue, et de proposer un accompagnement à la fois psychique, social et éducatif.
« J’aime l’entraide qui existe ici. Tous les jours, nous préparons ensemble, à tour de rôle, les repas. Je participe à des ateliers de cuisine, de peinture. Il y a des sorties au cinéma, au restaurant. Depuis que je suis arrivée ici, je suis devenue plus autonome. », témoigne Whitney, 24 ans, jeune locataire.
L’intergénérationnel comme richesse

Si une large place est faite à la jeunesse, Urban’clusion défend aussi une mixité intergénérationnelle, essentielle au déploiement de l’entraide mutuelle et de mutualisation des compétences, base de la réhabilitation psychosociale.
« Il y a une bonne ambiance. J’apporte mon expérience aux jeunes, je les écoute, et en échange ils m’apprennent le monde moderne. Par exemple, quand j’ai une question sur le fonctionnement de mon téléphone portable, je sais à qui la poser. » , affirme Emmanuel, un locataire de 55 ans.
L’art comme vecteur d’inclusion

L’art — et notamment l’art urbain — est le fil conducteur de la démarche d’inclusion de la résidence. Les artistes havrais Otantic et Sane ont ainsi décoré les murs avec des grands motifs inspirés du street art. « J’ai conçu les œuvres murales sur quatre étages, dans un esprit d’élévation. Au rez-de-chaussée, j’été inspiré par le métro, qui permet d’entrer et de sortir, alors qu’au dernier étage, j’ai représenté un univers qui évoque la liberté avec du ciel et des oiseaux. », explique Otantic.
Une démarche approuvée par les locataires : « J’ai tout suite remarqué les peintures en arrivant ici. Cela m’a fait kiffer de me dire que j’allais avoir ça chez moi. », raconte Brian, 20 ans.
Lors de l’inauguration, une dizaine d’artistes havrais ont prêté leurs œuvres pour une exposition accrochée à tous les étages de la résidence. « Cette exposition symbolise parfaitement ce que nous voulons construire ici, un lieu vivant, ouvert vers la cité et fier de sa diversité. », s’enthousiasme Marie Delaroque, qui souhaite renouveler l’expérience tous les ans.
Selon Eric Medrinal, administrateur de Vivre et devenir, Urban’Klusion est « un lieu où chacun peut habiter, s’exprimer, créer, et surtout reprendre place dans la société. À travers ce projet, nous affirmons ensemble que l’inclusion n’est pas une utopie, mais une réalité concrète. »
Un projet rendu possible grâce au soutien de nombreux partenaires
La résidence Urban’Klusion a bénéficié du soutien de nombreux partenaires :
– Un partenariat renforcé avec les équipes de psychiatrie de l’Hôpital Pierre Janet, essentiel pour garantir un accompagnement global et cohérent.
– La direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS)
– La mairie du Havre
– L’Agglomération Le Havre Seine Métropole
– Le Conseil départemental de Seine-Maritime
– L’agence régionale de santé Normandie
– Les fondations Anastasis, de Flandres et Meyriez, toutes les trois sous égide de la fondation Notre Dame
– Le cabinet Gallieni